PODGORICA - De nombreux incidents, et dans divers secteurs, entre l'Armée Yougoslave et la police montenegrine ont été enregistrés ces derniers jours. L'affaire qui fait le plus de bruit est la mobilisation d'un bateau croate, le "Dea", qui était venu se faire restaurer sur le chantier naval de Bijela. L'Armée Yougoslave parle d'un "contrôle de routine dans le cadre de la sécurité des frontières maritimes". Cependant, rien n'oblige un port de prévenir l'Armée de la venue d'un bateau.
Déjà la semaine passée, l'Armée et des policiers montenegrins sur le lac de Skadar ont faillis en venir aux mains. Et aujourd'hui, dans un commissariat près de Bar, la police a du protéger un jeune chauffeur de camion qui s'était fait mitraillé pour avoir forcé un barrage de l'Armée alors que celle-ci ne peut en principe contrôler que des véhicules militaires. Dans cette dernière affaire, le calme semble revenu avec une commission d'enquête conjointe de l'Armée et de la police.
La Serbie est en train de mettre progressivement en place un système de contrôle très strict de l'échange de marchandises avec le Monténégro. Toutes les sociétés montenegrines qui achètent des marchandises en Serbie devront le faire en dinars à concurrence du 30% du montant de la facture. Sans compter toute une paperasserie harassante...
Le Nord du Monténégro, qui fait frontière avec la Serbie, avait déjà été fortement déconseillé aux Occidentaux par le Département d'État américain. Ces derniers jours, de nombreux gouvernements européens (aujourd'hui c'est au tour de la Slovénie) ont officiellement déconseillé le Monténégro comme destination.
Pourtant , les chiffres du tourisme ne sont pas si mauvais: 59.130 touristes sur le littoral, le plus à Budva et à Herceg-Novi. Cela représente 27% de touristes en plus par rapport à l'année passée mais 51% en moins par rapport à 1998. Dans les parcs nationaux du Nord, il y a environ 1.500 touristes.