BELGRADE - D'après le quotidien Vijesti, qui relate les confidences de hauts responsables de la DOS (Demokratska Opozicija Srbije), les services de contre-renseignement de l'armée ont pris en main la police spéciale serbe et mis sur écoute Kostunica, Dukanovic, Milutinovic (le Premier Ministre serbe), l'ultra-nationaliste serbe Seselj et les leaders de la DOS.
Cette reprise en main du contre-renseignement serbe aurait été réalisée sur ordre du Général Nebojsa Pavkovic, le chef d'État-major de l'Armée Yougoslave.
La soudaine allégeance de Pakvovic envers Kostunica ne serait qu'une manuvre diligentée par le "patron" de Pavkovic, Slobodan Milosevic, pour gagner du temps et laisser le temps à l'ancien régime de se reconsolider.
Le samedi 7 octobre, les services secrets serbes ont arrêté les écoutes téléphoniques et de pister les opposants politiques. Le Général Pavkovic aurait alors ordonné au Général Aleksandar Vasiljevic de réorganiser le service de renseignement et de mettre sur écoute les personnalités politiques serbes.
Vijesti apprend aussi, toujours des mêmes sources de la DOS, que samedi dernier, le Général Pavkovic aurait ordonné à la 63e brigade parachutiste et à d'autres unités de l'Armée de s'emparer des centres névralgiques du MUP (Ministère de l'Intérieur - police et unités anti-terroristes) qui se sont déclarées loyales à la DOS et à Kostunica. Se rendant compte qu'il n'aurait jamais pu opérer ce coup de force, Pavkovic a ordonné l'arrêt de l'opération.
La DOS affirme que tous les hauts-gradés de la police, sauf Rade Markovic (chef des services secrets) et Branko Djuric (chef de la police de Belgrade), se sont ralliés à la nouvelle démocratie. La DOS affirme aussi que les manuvres de Pavkovic coïncident avec la décision du SPS (le parti de Milosevic) d'interrompre les discussions avec la DOS et la prise en main par le gouvernement serbe de prendre en main toutes les institutions de la République.
Ces mêmes sources indiquent au quotidien "Vijesti" que Milosevic se serait entouré d'une vingtaine de personnes de confiance qui ont décidé de ne pas libérer les élections tant qu'ils n'auront pas repris le contrôle sur les principaux organes de la république.
Ces "révélations" peuvent aussi être de la désinformation afin de discréditer encore plus les pro-Milosevic. La tactique est connue puisqu'on donne l' "info" à des médias montenegrins qui d'habitude ne nagent pas dans la même frénésie médiatique qu'en Serbie.