LA LÉGITIMITÉ YOUGOSLAVE RÉAFFIRMÉE

15.10.2000

BIARRITZ - Après une première semaine difficile au pouvoir, le nouveau Président yougoslave est parvenu ce week-end à progresser dans l'épineux dossier du Monténégro, hérité de Slobodan Milosevic, alors que l'isolement international de la Yougoslavie s'est encore estompé.

Accueilli chaleureusement au Sommet des dirigeants européens à Biarritz (sud-ouest de la France), Vojislav Kostunica a eu la satisfaction de voir la situation intérieure connaître une nette embellie ces derniers jours dans deux domaines cruciaux: les relations du Monténégro, aux vélléités d'indépendance, avec la puissante Serbie et la formation d'un gouvernement de transition en Serbie. Les rapports avec Podgorica se sont améliorés avec l'engagement du nouveau président yougoslave de respecter la volonté des Montenegrins. Kostunica a réitéré vendredi soir, lors d'une rencontre avec le SNP (Socijalisticka Narodna Partija - Parti Socialiste Populaire - serbe) son souhait de voir le nouveau Premier ministre yougoslave être issu du SNP, parti allié de l'ancien président Milosevic. Le vice-président du SNP, Predrag Bulatovic, a, pour sa part, affirmé après son entrevue avec Kostunica que son mouvement serait "coopératif" et "ouvert à la poursuite du dialogue" concernant la formation du futur gouvernement de la RFY. Le SNP avait accepté de participer au scrutin du 24 septembre, à la différence du parti du Président montenegrin, anti-Milosevic, Milo Djukanovic M. Kostunica a cependant souhaité que le gouvernement de la RFY comprenne "toutes les forces politiques du Monténégro". Cette mise au point de Kostunica visait à atténuer les réticences des partisans du Président Djukanovic de voir nommer à la tête du gouvernement de la République Fédérale de Yougoslavie un membre du camp pro-Milosevic.

Pour ce qui est de la Serbie, la question de la mise sur pied d'un gouvernement de transition, comprenant jusqu'aux élections législatives anticipées du 24 décembre prochain aussi bien des partisans de Milosevic que de Kostunica, a évolué dans un sens positif, selon les proches de la DOS (Demokratska Opozicija Srbije - Opposition Démocratique de Serbie). Cette coalition électorale de dix-huit partis anti-Milosevic et des délégués du Parti socialiste de Serbie (SPS de Slobodan Milosevic) sont parvenus à un accord sur la formation d'un gouvernement intérimaire et sur l'organisation des législatives anticipées en Serbie. "Nous avons atteint un accord de principe sur des élections et sur la formation d'un gouvernement technique pour surmonter la période difficile que traverse le pays", a déclaré Zoran Djindjic, un des principaux leaders de la DOS. Il a également indiqué qu'un accord avait été trouvé sur le contrôle de quatre ministères clés: l'Intérieur, la Justice, les Finances et l'Information.

Les discussions devaient se poursuivre samedi soir et déboucher, selon la DOS, sur l'élaboration d'un projet d'accord écrit qui serait garanti par le Président de la république de Serbie, Milan Milutinovic, et le Président fédéral yougoslave Vojislav Kostunica.

Enfin, autre motif de satisfaction pour le successeur de Slobodan Milosevic, le représentant spécial de l'ONU pour les Balkans, Carl Bildt, a annoncé samedi à Belgrade que la Yougoslavie pourrait réintégrer très prochainement les Nations unies. Elle en avait été exclue en 1992. (AFP)

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