PODGORICA - Les autorités montenegrines vont s'adresser d'urgence à Kofi Annan, le Secrétaire général des l'ONU, ainsi qu'à l'Union européenne pour que ne soit pas résolue la question du statut de la République Fédérale de Yougoslavie avant d'avoir fixé le statut international de la Serbie et du Monténégro a-t-on annoncé hier soir au siège du DPS.
Cette position sera aussi celle du Monténégro lors des prochaines discussions avec les nouvelles autorités démocratiques de Serbie. On arrêtera d'abord la question de l'indépendance des deux États, ensuite on discutera de l'union. En clair, le Monténégro revendique l'indépendance à la Serbie et au monde avant même d'avoir posé la question à ses citoyens.
Ce fameux référendum devrait toutefois être organisé quelques semaines après les élections du 23 décembre, lorsque le gouvernement serbe sera remanié. Avec à sa tête, espère-t-on, un maximum de représentants des partis démocratiques.
À Belgrade, on ne comprend pas très bien comment le Monténégro peut revendiquer une indépendance et donc un siège aux Nations unies alors que les citoyens n'ont pas pu réellement s'exprimer sur le sujet. Soit il y a référendum, soit le Monténégro fait toujours partie de la RFY et donc, seule celle-ci peut avoir un siège à New York. À Belgrade, on préfère que les citoyens décident d'abord et qu'ensuite on fixe les modalités si le "oui" l'emporte.
Le SDP (Socijaldemokratska Partija - Parti Socio-Démocrate - indépendantiste) de Zarko Rakcevic, même s'il s'oppose au délai proposé sur le référendum (il le veut avant le 23 décembre), soutient le cahier de revendications du Président Djukanovic: un président fédéral, un gouvernement avec seulement quelques portefeuilles communs, un seul Parlement avec un nombre égal de représentants serbes et montenegrins, le mark allemand comme monnaie officielle au Monténégro et donc la fin de la Banque fédérale dans la république. Et bien sûr, la pleine souveraineté du Monténégro.
Le NS (Narodna Stranka - Parti Populaire - serbe modéré) est contre ce coup de force institutionnel du Président et menace de faire éclater la coalition. Le Président Djukanovic, en discussions serrées ces derniers jours avec le LSCG (Liberalni Savez Crne Gore - Union des Libéraux du Monténégro - indépendantiste), aurait déclaré: "Si le NS ne veut pas collaborer, d'autres sont prêts à prendre sa place". Lisez le LSCG.