 |
 |
 |
 |
29.01.2001 BRUXELLES - Coup de théâtre au plus fort des négociations entre les partis pour les modalités électorales à moyen terme. Le SDP (Socijaldemokratska Partija - Parti Social Démocrate - indépendantiste composé de nombreux Musulmans), un des partis les plus fervents pour l'indépendance et pour un référendum-demain-là-maintenant-tout-de-suite-à-la-première-heure, a subitement relâché la pression. Au lieu de réclamer d'abord la fixation d'une date pour le référendum indépendamment du résultat des élections, il s'est aligné sur les propositions de son partenaire le DPS (Demokratska Partija Socialista - Parti Démocratique des Socialistes de Milo Djukanovic): élections législatives le 22 avril 2001 puis un référendum avant le 30 juin. Ranko Krivokapic, vice-président du SDP: "Nous faisons confiance au DPS, notre partenaire dans la coalition. Nous avons la confiance et la garantie du DPS et du Président de la République qu'après notre victoire aux élections, un référendum sera organisé. Cet un accord verbal avec le DPS, nous n'avons rien signé, c'est dans ce cadre que nous entrons dans le processus électoral." Au Parlement, la loi électorale sera votée par tous les partis sauf le LSCG indépendantiste qui considère que des élections législatives sont inutiles. Il l'a montré le 27 janvier en organisant un rassemblement monstre (15-20.000 personnes) dans le centre de Podgorica pour montrer à Djukanovic l'importance du mouvement nationaliste. La dernière session parlementaire se tiendra le 31 janvier 2001 où seront arrêtées des dispositions sur le référendum, sur les représentations parlementaires, sur l'information publique avec la création d'une "TV Parlement". L'opposition serbe avait critiqué le gouvernement qui avait refusé le "direct TV" lorsque certains sujets étaient évoqués à l'Assemblée. Si les partis serbes obtiennent la majorité le 22 avril, il y a alors peu de chances qu'il y ait référendum. Ce qui est sûr, c'est que les deux tendances (indépendantiste - unioniste) sont certains de gagner. Que disent les sondages ? Que la population s'intéresse à nouveau à la politique! Tous les partis voient leur côte remonter, même si ce n'est que de quelques dixièmes de pourcents, mais le nombre d'indécis diminue. Les indépendantistes: - DPS: 30,7 % Les unionistes: - SNP: 24,6 % Ces chiffres sont à relativiser car les sondages dans un cadre très dépendant des subsides étrangers et de la main mise gouvernementale ne sont pas nécessairement le parfait reflet des intentions des électeurs. D'autant que de nombreux transfuges sont possibles et certains ont déjà été opérés... D'après les rumeurs, le DPS se liquéfierait en trois groupes: indépendantistes, unionistes et neutres. Il ressort également des sondages (réalisés dans toutes les grands localités entre le 12 et le 19 janvier auprès de 1028 personnes) que 55 % des citoyens seraient favorables à l'indépendance. Quels sont les journaux auxquels vous faites le plus confiance: - Vijesti (pro-gouvernemental): 36,6 % Voteriez-vous pour une coalition SNP, NS et SNS (pro-yougoslave) ? - Oui: 33,1 % Voteriez-vous pour une coalition LSCG et SDP (indépendantiste) ? - Oui: 20,5 % Voteriez-vous pour une coalition DPS, LSCG, SDP (indépendantiste) ? - Oui: 46,4 % Voteriez-vous pour une coalition DPS et SDP (indépendantiste) ? - Oui: 34,2 % Aucun formule ne remporte la majorité et les derniers indécis seront les arbitres. À quel politicien faites-vous le plus confiance ? - Milo Djukanovic (Président, DPS): 27,0 % Un Premier Ministre dont la cote de popularité est si basse est très rare... Chiffres fournis par les instituts CEDEM-DAMAR. Nouvelles positions contre l'indépendance Les États-unis ont, par la voie du Département d'État, signifié qu'ils approuvent la position de l'Union Européenne: la résolution du statut d'État du Monténégro devra se faire dans le cadre de la RFY avec des discussions tripartites: Monténégro, Serbie et Fédération. Toute décision unilatérale sera considérée comme anti-démocratique et pourrait compromettra l'aide financière et matérielle de l'Occident en cas de geste brusque de la part de Podgorica. Une association regroupant des intellectuels montenegrins de Serbie s'est aussi manifestée en se prononçant contre le référendum. Et si celui-ci venait à être organisé, la question devrait plutôt être: "Voulez-vous continuer à vivre dans un État uni Serbie - Monténégro?" plutôt que "Voulez-vous que le Monténégro devienne un État pleinement indépendant?". Cette association demande également que les Montenegrins vivant en Serbie puissent aussi voter. Ce qui a peu de chance d'être accepté puisque seuls les citoyens d'un territoire peuvent participer à un référendum. Du moins selon les règles de l'ONU. Sur 650.000 habitants, 450.000 sont Slaves orthodoxes (Serbes et Montenegrins) mais plus de 800.000 Montenegrins habitent en Serbie! L'indépendance du Monténégro signifierait la mise en place d'une frontière entre des familles dispersées dans les deux républiques. Une économie viable ? Le Président Djukanovic en est convaincu: un Monténégro indépendant pourra bénéficier d'un meilleur environnement économique que dans un cadre fédéral. Deux informations récentes devraient pourtant inquiéter les électeurs indécis: Les USA vont aider le Monténégro en fournissant 12.000 tonnes de maïs et 15.000 tonnes de farine. L'argent que le gouvernement récoltera de la vente servira à l'achat de médicaments, à subventionner les services vétérinaires avancés, à contrôler la qualité de la nourriture et à subventionner 15 coopératives agricoles. Le baxter occidental est toujours indispensable pendant que l'économie serbe est en phase de "redéveloppement". D'autre part, on apprend que Milo Djukanovic ne s'est pas rendu à Davos pour le Forum Économique Mondial où il aurait pu présenter aux hommes les plus influents de la panète son projet d'un Monténégro indépendant, démocratique, ouvert à l'économie de marché, tourné vers l'Occident,... Quand on sait combien aujourd'hui l'économie est le moteur des décisions géo-politiques, on peut croire que le Président montenegrin a raté une belle occasion, en ces moments cruciaux, de convaincre les nombreux lobbies capables de modifier les contours des zones économiques. Zoran Djindjic et Vojislav Kostunica étaient à Davos.
- SDP: 4,5 %
- LSCG: 9,1 %
- Albanais: 2 %
- NS: 7,0 %
- Pobjeda (pro-gouvernemental): 21,1 %
- Dan (serbe): 19,2 %
- Vecernje Novosti (serbe): 11,5 %
- Politika (serbe): 5,7 %
- Blic (serbe): 5,5 %
- Ekspres Politika (serbe): 1,7 %
- Autres: 2,7 %
- NSP: 13,7 %
- Non: 58,6 %
- NSP: 8,3 %
- Non: 69,1 %
- NSP: 10,4 %
- Non: 48,2 %
- NSP: 5,4 %
- Non: 56,2 %
- NSP: 9,6 %
- Ne Se Prononcent pas: 19,3 %
- Predrag Bulatovic (SNP, opposition serbe): 12,0 %
- Vojislav Kostunica (Président yougoslave, DOS): 9,0 %
- Slavko Perovic (LSCG, indépendantiste): 7,2 %
- Aucun: 5,9 %
- Autres: 3,7 %
- Svetozar Marovic (Président du Parlement, DPS): 3,6 %
- Zarko Rakcevic (SDP): 2,7 %
- Dragan Soc (NS): 2,6 %
- Filip Vujanovic (Premier Ministre, DPS): 1,8 %
ACCÉDER À LA PAGE DES INFOS RÉCENTES
